Histoire Courte
Histoire Courte
Elle posa son sac sur son lit, et s’assit sur ce dernier en soupirant. Elle regarda sa chambre de quelques coups d’œil à gauche et à droite, tout en s’arrachant de petits morceaux de chair sur le bord de ses doigts. Quand elle déchira sa peau à un endroit plus mince que les autres, elle fixa son doigt et attendit qu’il picote. Puis elle s’affala sur son lit en soupirant une nouvelle fois. Elle porta sa main sous son nez et appuya près de la blessure qu’elle venait de se faire, faisant lentement couler son sang rouge et visqueux. Elle suça la plaie, et resta de longues minutes à regarder le plafond, tentant de contrôler sa respiration, la ralentissant. Elle se tourna finalement, une main sous son visage, l’autre posée sur son ventre, comme une mère enceinte qui caresse d’avance son futur enfant. Elle ferma les yeux et écouta le lourd silence qui régnait autour d’elle.
Une dizaine de minutes plus tard, elle descendit faire pipi, puis remonta dans sa chambre. Elle s’avança vers son ordinateur, qu’elle alluma en reboutonnant son jean.
D’ordinaire, quand elle rentrait, elle se dépêchait de faire ses devoirs. Vite faits mal faits, puis se connectait directement pour parler avec ses copines sur MSN. Mais ce soir, elle n’en avait pas envie. Ce soir, elle n’avait envie de rien. Ou presque. Une furieuse envie de raconter ce qu’elle ressentait l’obligea à ouvrir un traitement de texte. Elle pianota sur son clavier pour y étaler l’histoire d’une jeune fille en mal de vivre que tout le monde ignorait, et dont le seul moyen d’expression réel qu’elle avait trouvé pour s’en sortir était l’écriture. Elle trouva son personnage très caricaturé mais leurs ressemblances étaient presque parfaites.
Elle se relut. Qu’est-ce que son écrit allait devenir ? Allait-il servir à quelqu’un ? Elle eut l’idée de l’effacer, mais gourmande de la gloire dont elle n’avait vraiment eu le goût dans la bouche, elle décida de conserver son texte, se disant que peut-être, plus tard, il la ferait relativiser sur ses malheurs qui n’avaient pas lieu d’être. Et puis comme tous les autres textes qu’elle avait pu écrire par le passé, ce dernier n’aurait certainement jamais de fin.
Elle se gratta la tête et se trouva ridicule. Bof, tant pis, au moins, elle avait évacué.
Elle posa son sac sur son lit, et s’assit sur ce dernier en soupirant. Elle regarda sa chambre de quelques coups d’œil à gauche et à droite, tout en s’arrachant de petits morceaux de chair sur le bord de ses doigts. Quand elle déchira sa peau à un endroit plus mince que les autres, elle fixa son doigt et attendit qu’il picote. Puis elle s’affala sur son lit en soupirant une nouvelle fois. Elle porta sa main sous son nez et appuya près de la blessure qu’elle venait de se faire, faisant lentement couler son sang rouge et visqueux. Elle suça la plaie, et resta de longues minutes à regarder le plafond, tentant de contrôler sa respiration, la ralentissant. Elle se tourna finalement, une main sous son visage, l’autre posée sur son ventre, comme une mère enceinte qui caresse d’avance son futur enfant. Elle ferma les yeux et écouta le lourd silence qui régnait autour d’elle.
Une dizaine de minutes plus tard, elle descendit faire pipi, puis remonta dans sa chambre. Elle s’avança vers son ordinateur, qu’elle alluma en reboutonnant son jean.
D’ordinaire, quand elle rentrait, elle se dépêchait de faire ses devoirs. Vite faits mal faits, puis se connectait directement pour parler avec ses copines sur MSN. Mais ce soir, elle n’en avait pas envie. Ce soir, elle n’avait envie de rien. Ou presque. Une furieuse envie de raconter ce qu’elle ressentait l’obligea à ouvrir un traitement de texte. Elle pianota sur son clavier pour y étaler l’histoire d’une jeune fille en mal de vivre que tout le monde ignorait, et dont le seul moyen d’expression réel qu’elle avait trouvé pour s’en sortir était l’écriture. Elle trouva son personnage très caricaturé mais leurs ressemblances étaient presque parfaites.
Elle se relut. Qu’est-ce que son écrit allait devenir ? Allait-il servir à quelqu’un ? Elle eut l’idée de l’effacer, mais gourmande de la gloire dont elle n’avait vraiment eu le goût dans la bouche, elle décida de conserver son texte, se disant que peut-être, plus tard, il la ferait relativiser sur ses malheurs qui n’avaient pas lieu d’être. Et puis comme tous les autres textes qu’elle avait pu écrire par le passé, ce dernier n’aurait certainement jamais de fin.
Elle se gratta la tête et se trouva ridicule. Bof, tant pis, au moins, elle avait évacué.